Un motif en béton sablé habille une façade

© ZUNDEL & CRISTEA – Pour cet Ehpad de 84 chambres, 90 panneaux de 7,44 m de long par 3 à 3,60 m de haut ont été préfabriqués et sablés en atelier, à l’aide d’un pochoir en acier découpé.

Au nord de Tours, sur la ZAC Monconseil dont Eva Samuel est l’architecte-coordinatrice, les futurs pensionnaires de la maison de retraite médicalisée emménageront fin avril. Ils y seront accueillis par une monumentale gerbe de fleurs, en l’occurrence celles du motif qui parcourt l’intégralité des façades.

« L’idée de départ était celle d’un béton lisse et blanc, coulé en place, expliquent Grégoire Zündel et Irina Cristea, architectes de l’opération. En cours d’études, la municipalité a souhaité évoquer la grande tradition de tissage de la ville, de la soie principalement. » D’où l’idée d’un motif qui « dédramatise » le programme, fait vibrer la surface du béton et joue le rôle de 1 % artistique… Après diverses propositions, de tests à l’aide de désactivants de surface ou de matrices élastomères, l’entreprise de gros œuvre a suggéré le recours à une préfabrication en atelier, seul moyen de maîtriser l’effet recherché.

Béton sablé

Le motif floral enveloppe le bâtiment de manière continue, horizontalement et verticalement, et ne se répète jamais d’un panneau à l’autre. Tous sont différents par leur taille et/ou leur graphisme. La préfabrication a donc été réalisée à l’unité, dans l’ordre de pose – sans aucun loupé ! – à l’aide d’un béton gris très clair. Un pochoir en tôle d’acier découpée au laser, positionné avec précision, a permis ensuite de sabler le béton pour faire apparaître le dessin. Cette peau préfabriquée n’est pas qu’un simple habillage de façade mais joue également un rôle structurel dans les angles en porte-à-faux du bâtiment. Entre les panneaux, et pour unifier la surface, les joints minces (de l’ordre de 10 mm) sont obturés par un silicone repeint. Enfin, une lasure hydrofuge est appliquée. Laquelle a fait l’objet de tests de vieillissement in situ pour éviter qu’elle ne jaunisse au fil du temps et vienne flétrir le bouquet méticuleusement composé par Grégoire Zündel et Irina Cristea.

 

Dossier spécial «Béton» à retrouver dans « Le Moniteur » n°5603 du 15 avril 2011 (pp. 27-48)